Il est un sujet qui m’interroge depuis que j’ai invité l’art de la sobriété dans ma vie et donc que j’ai modifié considérablement ma façon de consommer…Notamment, je me demande souvent comment l’humain a développé ce passe-temps favori à savoir la consommation d’objets matériels et comment il parvient en conscience (ou pas !) à faire du superficiel de l’indispensable.
Car ce qui est aujourd’hui perçu comme utile ne l’était pas à d’autres époques. Et ce qui nous semble désormais utile ne répond plus seulement à des besoins primaires mais bien à des désirs secondaires devenus au fil du temps (ou soudainement !) des soi-disant nécessaires. Il est difficile de situer une limite nette entre un objet utile et un objet futile, me direz-vous avec raison...
Tiens ! Je prends l’objet le plus proche de moi : mon agenda.
Est-il vraiment utile à ma vie ? Quelle serait-elle sans lui ? Je crois que je me suis créé le besoin de m’organiser avec cet objet devenu indispensable à ma vie et sans lequel je m’imagine complètement déboussolée ! N’est-ce pas une représentation futile de la manière dont je m’évertue à organiser ma vie à l’aide de cet objet ?
Comment un objet futile, en fait, devient utile ou vice versa ? Il y a des catégories d’objets utiles qui en quantités accumulés peuvent devenir inutiles. Les vêtements, par exemple, c’est bien utile ! Mais « en avoir plein nos armoires », l’est-il vraiment ?
Je me suis faite dire (et à juste titre) lors de notre déménagement que je me trimballais une quantité démesurée de bocaux. J’ai prétexté que c’était pour soutenir ma démarche de (presque) zéro-déchet et d’autonomie alimentaire.
C’est louable, n’est-ce pas ? Cependant, ils sont vides pour la plupart : cela l’est beaucoup moins (louable) !!! N’ai-je pas développé une avidité pour les bocaux afin de cultiver au quotidien mon besoin de réduire mes déchets et conserver des aliments tout l’hiver, en vain, à l’idée d’y parvenir un jour ?
Impossible de catégoriser de façon normative, vous vous en doutez, ce qui relève de l’utile ou du futile quand on parle des objets. Ce qui m’est utile est peut-être futile pour toi, lui ou elle. En outre, on pourrait s’entendre sur le fait que transformer du futile en utile « à tour larigot », c’est un peu dépassé si on s’intéresse juste un petit peu au sens de la vie et notre place en ce monde (oui, désolée, ça m’arrive de dire des gros mots !!!).
Acheter des objets utiles ou futiles, c’est faire l’expérience du plaisir, il paraît. Pas simplement le plaisir de soulager son appétit pour cet objet (irrésistible à nos yeux sur le moment) mais au caractère insatiable (ou désir sans fin) de faire cette expérience du plaisir par l’acte de consommation (même à crédit…). Vous ne trouvez pas que y’a un truc qui cloche là-dedans ?
Vous m’aurez compris, je suis de celle qui pense que chercher du plaisir, c’est bien, mais que trouver du sens, c’est quand même mieux…Alors, j’invite plutôt l’utile dans ma vie et ce n’est peut-être que futile conviction. Enfin, j’espère que cette futile lecture vous soit un peu utile, à toi, lui ou elle, et au monde finalement.
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